Carnet de route

La traversée des hauts plateaux du Vercors

Le 29/06/2021 par Catherine Dommange

Itinéraire de Villard de Lans à Châtillon en Diois du19 au 21/07/2021

Cette année, après quelques difficultés à trouver un terrain d'exploration (trop d'enneigement, refuge en travaux, pandémie) nous voici partis à l'assaut de cet immense paquebot qu'est le Vercors.
Nous confirmons que le Vercors offre beaucoup de possibilités de randonnée dont la plus exceptionnelle est sa traversée, tant au niveau de ses reliefs, de la faune et de la flore.
Cette année, nous sommes 4 cafistes et amis heureux de nous retrouver au sein de cette réserve des Hauts-Plateaux.
Cet itinéraire aura pour difficulté le dénivelé qu'il soit positif ou négatif par le  fait d'avoir choisi de quitter en fin d'étape le plateau pour un hébergement dans la vallée. La traversée par le GR91 peut se faire en autonomie avec des bivouacs ou hébergement en simple cabane de berger.

Dimanche 19 juin :
Le séjour débute de la ferme du Bois Barbu (ancienne ferme du Vercors) au dessus de Villard-de-Lans par un sentier en sous bois dans la forêt des Touches, qui nous mènera au Col du Liorin, par le GR 91 du tour des Quatres Montagnes, jusqu'à Corrençon-en-Vercors. L'itinéraire a été modifié la veille sous les conseils de notre hôte, randonneur expérimenté, pour profiter des crêtes. Nous n'irons pas à la Grande Moucherolle, très équipée en télésièges mais nous visons le Pas de la Balme 1839m. L'équipe est motivée pour un dénivelé peut être pas des plus raisonnables pour une première étape. Nous attaquons la pente par le sentier de la Vierge en sous bois, le Grand Buisson que nous quittons pour découvrir les crêtes, et des points de vues magnifiques sur le plateau. Les combes nous révèlent des roches percées, un relief à l'équilibre fragile. Le vent amène en fin de journée une menace orageuse, nous décidons de quitter rapidement la crête pour rejoindre, par le Clot de la Balme notre gîte d'étape des Hauts à Corrençon.

Lundi 20 juin :
Nous poursuivons sur le plateau par un sentier de ski nordique l'hiver, en sous bois, jusqu’au monument du 45ème parallèle. Ce monument insolite en bronze de l'hémisphère nord, nous fait découvrir que nous sommes à mi chemin entre le pôle nord et l'équateur. Cette étape nous fera découvrir une flore de toute beauté entre les orchidées et des parterres de muguet.
Une pause au milieu d'une gigantesque clairière de Darbounouse, nous comble par la beauté de ces paysages. Très rapidement nous reprenons notre chemin car une averse nous surprend avant le déjeuner. L’orientation à la boussole est un jeu dans la diversité des chemins, le balisage est parfois inexistant. Après un déjeuner sous la pluie notre objectif est de quitter rapidement le plateau pour rejoindre l’auberge du Collet à un kilomètre de la Chapelle en Vercors.

Mardi 21 juin :
Reprendre les hauteurs, nous demanderai une étape de plus de 12 heures pour atteindre notre objectif Chichilianne. Sous les conseils de l’office de tourisme de la Chapelle en Vercors, nous décidons d’écourter cette étape avec un transport taxi jusqu’au col de Rousset, 1249m, petite station de ski familiale. Une magnifique étape nous attend si ce n’est la plus belle. Nous abordons la partie sauvage du Vercors. Notre itinéraire nous fait parcourir un territoire engagé tant sur le plan physique car hostile et non aménagé (peu de balisage, pas de refuge,,,) que le respect  de ma réglementation en tant que randonneur averti du parc naturel du Vercors. 17000 hectares sans route, ni habitation, un joyau, Géologiquement l’action érosive de l’eau sur le calcaire mène à une contemplation du paysage ou le seigneur des lieux est identifiable au loin, le Grand Veymont (2341m). Nous dominons les préalpes du sud en longeant les crêtes, jusqu’à la cabane de Pré Peyret. Au milieu de des hauts plateaux, nous rencontrons notre premier randonneur, qui sera un garde de la réserve , dont la mission du jour est la reconnaissance du niveau d’eau  des sources de ce secteur. Une marque de 4X4 nous conduira à la bergerie du Las Neuf, repère unique pour rejoindre le pas de l’Ours à l’opposé du plateau, lieu émouvant de La Résistance du Vercors. Une vue imprenable sur le Mont Aiguille nous laisse bouche bée. C’est une dent qui impressionne par sa forme et sa hauteur (2085m). Le cumul des dénivelés positifs et négatifs de la journée se font ressentir particulièrement les 6 derniers kms avant Chichilianne où nous passerons deux nuits.

Mercredi 22 juin :
Cette journée va nous permettre d’apprécier toutes les facettes du Mont Aiguille en en faisant le tour. Par un parcours varié alternant différents points de vue et paysages nous nous arrêtons régulièrement car impossible de résister, l’appareil photo est en surchauffe. Le cumul des dénivelés de la traversée, un peu de fatigue et une dernière grande étape le lendemain nous fait rebrousser chemin.

Jeudi 23 juin :
C’est la dernière étape et la plus longue qui nous attend. Nous remontons au pas de l’Ours, traversons le plateau et suivons le GR91 en direction du sud. Nous suivons les cairns, pour rejoindre une croupe rocheuse que nous longerons une bonne partie de la journée. Nous traversons des pelouses d’Edelweiss, le rythme s’accélère, l’équipe trouve son rythme. Jef nous arrête subitement et nous détournons nos yeux du sentier pour admirer un magnifique bouquetin avec deux femelles à quelques mètres, au repos dans la pelouse. Nous apprendrons plus tard par d’autres randonneurs que les petits n’étaient pas loin.Nous atteignons la crête herbeuse du rebord sud ouest du plateau. Nous arrivons à l’extrémité sud du haut plateau. L’orage nous rejoint à ce point de vue et nous descendons rapidement un sentier en lacets sous une averse mémorable, pour atteindre au bout de 2 heures Châtillon en Diois. C’est un joli village de la Drôme connu pour son centre médiéval et sur les traces de Jean Giono.

Vendredi 24 juin :
Nous profitons de cette matinée pour visiter ce beau village de Châtillon en Diois.
Nous partons ensuite à la découverte du cirque d’Archiane. C’est un cirque naturel de montagne situé dans le sud du Vercors. C’est un ensemble de falaises calcaires hautes de 400 mètres. Nous choisissons d’en faire le tour par le sentier des vautours. Ce cirque est devenu un lieu privilégié de nidification du vautour fauve.

La dernière image que nous retiendrons en quittant ce village est celle d’un troupeau de moutons, de chèvres et de bergers en route pour la transhumance vers ces hauts plateaux qui nous manquent déjà…