Carnet de route

Randonnée autour du Mont Thabor Juin 2019

Le 12/07/2019 par Catherine and Cie

TOUR DU MONT THABOR

Voie de passage ancestrale, le tour du Thabor, est un itinéraire transfrontalier, reliant la Vallée de la Maurienne, le Haut Val  de Suze et la Clarée. Cette randonnée de difficulté moyenne,  permet de découvrir des paysages très variés en raison des nombreux passages de cols et changement de vallées. Le caractère sauvage de l’itinéraire, baigné de lacs et de pierriers, offre de superbes horizons sur la Vanoise, les Écrins, le Queyras et l’Italie. En 6 jours.

Territoire : Maurienne Commune De Départ : Valmeinier 1800

Période conseillée : du printemps à l’automne, hors neige Balisage : GRP Tour du Thabor Carto :  IGN 3535 OT Névache Mont Thabor - Topoguide « Autour du Thabor »

1^er jour : samedi 22 juin 2019 (Parking de la Chenalette Valmeinier 1800 au refuge Terre Rouge 2182m)

En plus de la journée de route, une petite randonnée s’annonce. Entre alpages et pentes minérales le refuge de Terre Rouge nous attend ! Après avoir craint l’orage, nous rejoignons le refuge sous un beau ciel bleu et une température clémente. Nous pouvons encore profiter des effets de la civilisation ; douches chaudes, refuge récemment rénové, écolo et design. Notre hôte Marie Paule, nous accueille avec son staff agréablement. C’est une femme connectée avec les étoiles… Nous découvrons avec délice la bière Galibier, hum….Petite étape d’acclimatation de 2 heures, bien utile pour trouver son rythme et apaiser son souffle.

2^ème jour : (Terre Rouge au refuge des Marches 2230 m)

Altitude départ1800 m

Altitude arrivée2230 m

Dénivelé+1000/-500m

Temps4h30 (pour nous plus avec la neige et une belle corniche au col !)

Du refuge de Terre Rouge, aller en direction en direction des Vallons. Après le lac de Roche Noire, aller en direction du Col des Marches. Depuis le col, il vous reste juste à descendre dans le vallon de Bissorte avec vue sur le barrage pour arriver au refuge des Marches. Voilà vous êtes arrivés, il ne vous reste plus qu’à déguster une bonne bière artisanale.

La neige nous attend avec un balisage aléatoire qui oblige Captain’ Catherine à tirer l’azimut et à bien observer le terrain et la carte IGN. Un grand manteau neigeux, recouvre encore les montagnes même à 2000 mètres. Pour passer la corniche du col des Marches, le cramponnage est de rigueur. Et pour les chamois (Anne, Christian, Philippe et Willy) gonflés à bloc, une montée du col 2725 m jusqu’à la Sandonière (2925m) dévoile une vue magnifique sur la vallée de la Maurienne et sur les Ecrins. Ambiance montagnarde garantie avec le passage du col qui imposait la vigilance. Une température élevée presse notre descente dans une neige déjà bien molle, au détriment des escaladeurs qui n’auront pas eu le temps d’apprécier un piquenique panoramique.

En descendant dans le vallon, vue imprenable sur le lac et son barrage de Bissorte aux couleurs grand nord. Arrivés au refuge, pour Jef et Willy une mission dépannage les attendait pour la centrale hydroélectrique. Celle-ci commune à celle du berger, a engendré auparavant une réduction d’énergie pendant la cuisson de son pain. Depuis lors, le berger s’est débarrassé de sa machine à pain et laisse cette mission à la gardienne du refuge.

3^ème jour : (Refuge des Marches au refuge du Thabor 2502m)

Dénivelé : +604 m Dénivelé : 297 m

Sous les conseils de la gardienne, nous renonçons au tour du lac de Bissorte (durée 1h30) pour attaquer notre étape du jour où de nouveau la neige nous attend. Bonne décision car nous rencontrons rapidement des difficultés : nombreux névés, ponts de neige, franchissement de torrents impétueux. Après avoir franchis deux torrents, le 3^ème aura raison de nous, pas d’hésitation pour un bain de pieds glacé, retour sur la neige pour rapidement se réchauffer sur un îlot rocheux. Belle ambiance par la suite, où nous nous accordons un moment de contemplation, dans le magnifique lac encore gelé, qui mène au col des Bataillières (2287m). La recherche du passage de col, se fait encore à l’azimut et tous les sens sont en éveil. Nous profitions d’une bonne pause pour apprécier un panorama dominé par la Roche Noire et la ligne de crêtes des Sarrasins. Une descente joyeuse mais attentive dans les névés, nous mène en direction du Refuge du Mont Thabor, alors que se reflète le Cheval Blanc dans les lacs de Sainte-Marguerite (le lac Long et le lac Rond). Après avoir apprécié de nouveau une bonne blonde du Galibier, nos compères (Willy, Jef, Christian, Philippe et Jean Michel) partent explorer une nouvelle cime + 250m avec vue sur le Cervin (d’après notre expert Jef J).

4^ème jour : Refuge du Thabor à la vallée étroite Refuge Re I Magi 1760m

D’après le topo, il vous faudra descendre quelques minutes pour aller au col de la Vallée étroite pour prendre le chemin qui monte au sommet du Thabor. La journée débutera avec un magnifique nuage venant de la vallée (effet de fun) qui compliquera notre début d’itinéraire. Merci à Bernard qui par son GPS nous permettra de ne pas nous égarer. Heureusement, que nous n’avions pas écoutés nos deux zébulons (Jef et Willy)…sinon retour direct à la maison. Une gentille marmotte a pris la pause pour nous souhaiter la bienvenue chez elle. Après avoir trouvé un vallon de verdure ou aucune marmotte n’a de trou rouge au côté droit, nous avons dû chausser les crampons pour attaquer la montée dans la neige, vers le seigneur des lieux : le Mont Thabor. A partir du col des Méandes le chemin de Croix commence pour vous amener à la chapelle qui est juste sous le sommet. Sans nos crampons magiques, nous n’aurions pas pu sacrifier aux rituels des embrassades au sommet de profiter de la superbe vue à 360°, sur les massifs de l’Oisans. La petite chapelle à 2 pas du sommet, a permis au plus mystiques d’entre nous d’élever leurs âmes encore plus haut. 

Après un pique-nique panoramique, nous entamons une descente rapide en crampons et ceux de Philippe n’arrivaient plus à suivre… Nous nous hâtons ensuite pour rejoindre la fraicheur d’une forêt de mélèzes. Nous reportons le détour vers le lac vert au lendemain pour profiter de la bonne bière fraiche du jour offerte par Catherine à l’occasion de son anniversaire. Le repas du soir sera précédé d’un apéritif et menu aux spécialités italiennes très appréciées.

5^ème jour : Refuge Re I Magi à Névache 1600m

Après avoir digérés une excellente polenta et une nuit agitée pour certains, nous partons à la découverte du lac vert, qui répond à sa réputation. La Vallée Etroite a gardé cet indéfinissable charme italien et de toute beauté à cette saison, avec une multitude de fleurs.

Cette étape donne un avant-goût des Alpes du Sud. Le GR 5, GR 57 monte en direction du col des Thures sus un sentier un peu raide et ombragé, alors que le massif des Rois mages se mire dans le lac Chavillon.

L’ascension de l’Aiguille Rouge se fera en moins de 2 heures aller-retour, sans sac à dos, en ordre dispersé, les rapides et les lents, grâce à Jef et Bernard qui les gardent à l’ombre. Très beau panorama au sommet où nous retrouvons le massif des Ecrins dans toute sa splendeur.

Pique-nique à l’abri d’un mélèze et le sentier s’abaisse rapidement vers Névache. En cours de chemin, nous admirions les demoiselles coiffées, nous cheminons le long du torrent du Roubion et rejoignons Névache par un long sentier balcon. Un peu de bitume avant de découvrir notre nouveau gîte « La découverte » où la gente féminine bénéficie d’une somptueuse suite. Excellent soupe minestrone et tartiflette au diner. Infusion ou café dans une pièce voutée pour terminer paisiblement cette longue journée.

6^ème jour : Névache au refuge des Drayères 2180m

Départ à la fraiche à 6h30 et visite de l’église de « la ville haute » de Névache. Montée en fond de vallée le long de la Clarée pour entamer la grimpette vers le chemin de ronde où les soldats de Louis XIV surveillaient la vallée. Nous abandonnons ce chemin pour rejoindre les lacs Laramont et du serpent un peu plus haut. Pique-nique et sieste au bord de l’eau s’impose. Un pêcheur nous parle de truites et de saumons de fontaine. Nous retrouvons le chemin de ronde puis une longue marche pour rejoindre le fond de vallée jusqu’au refuge caf de Drayères. Flûte, encore 55 ‘ et 2.6 kms. Heureusement, une bière fraiche nous permet à l’arrivée d’admirer la Clarée.

7^ème jour : Refuge des Drayères au refuge Terre rouge

Après un petit déjeuner matinal, nous montons calmement au milieu des marmottes et des chamois. Des fortins bétonnés dominent la source de la Clarée. Carte, GPS ne sont pas de trop pour trouver le chemin du seuil des Rochilles. Nous descendons des névés entre deux barres rocheuses (dernière grande descente sur les névés). Sur les conseils du gardien des Drayères, nous remontons dans des pâturages marécageux, vers le pas de la Griffe, au milieu d’une flore exceptionnelle. Un compagnon inattendu à 4 pattes, un berger d’Anatolie, nous tient compagnie pendant le pique-nique et notre descente vers le refuge de Terre rouge. Philippe nous quitte pour rejoindre sa bien-aimée et dans la crainte de bouchons pour le retour. Remontée laborieuse vers notre dernier refuge, avec une traversée aléatoire du torrent. Les retrouvailles avec la gardienne et son équipe, une soirée sympathique nous remettent complètement d’aplomb.

8^ème jour : Nous redescendons dans le vallon pour rejoindre le parking de la Chenalette, heureux d’avoir vécu encore une belle épopée ensemble et pensant déjà à la suite pour l’année prochaine.