Carnet de route

Week-end dans le Haut-Doubs

Sortie :  Rando de Pentecôte du 22/05/2021

Le 08/06/2021 par Pierre Nettleship

Vendredi

Nous partîmes à deux attelages en fin de journée du vendredi, haut les cœurs, de notre plat pays vers les montagnes jurassiennes. Trajet rapide et bavard, pour tout dire confortable au milieu des brumes et des vaux. Aucun malandrin ne chercha à piller nos personnes et nous pûmes atteindre saufs notre résidence collective dans la soirée.

Le chalet, confortable, à l’homéostat approximatif, constitua un point de chute idéal pour nos virées entre bougres et bougresses au pays du Comté, lieu-dit Les Alliés. Bardage en bois et décor intérieur coquet, effigie du chalet de montagne surplombant une jolie vallée glaciaire ; parfait repos pour nos pieds fourbus.

La soirée fut brève mais intense, vin de fruit de Jean-François et bizutage (ne tombant pas sous le coup de la loi) des petits nouveaux : Sophie, Aurélie et Pierre. Les anciens et anciennes suivirent l’antienne de rigueur : exploits et conquêtes de sommets respectifs, paysages de titans et gradation de dénivelés. En un mot la belle vie !

Samedi

La journée du samedi fut sans encombre dans ce pays karstique de Mouthier-Haute-Pierre. De l’eau, de l’eau et… De l’eau. À contre-sens d’un trail qui avait l’air très facile, nous commençâmes dru pour atteindre d’abord la source du Pontet et la grotte en surplomb. Nous spéléologuâmes quelques mètres dans le flanc béant de la Vallée de la Loue. Pas de bête étrange au fond du trou mais un air frais, court repos humide dans une atmosphère pressentant l’orage, avorté.

Entre deux déterminations de fleurs, nous fûmes comblés – ou du moins nos estomacs – par un repas mérité et plus ou moins frugal à la source de la Loue. Les vieilles et nouvelles installations de domptage de l’eau, restes d’aqueduc et barrage, n’enlèvent rien à la majesté du site : falaise écrasante en devers et barbues de mousses, sur une eau souveraine et terrible. Quelques fous pagayeurs nous impressionnèrent par leurs semi-noyades systématiques et parfaitement contrôlées dans les cascades hurlantes pendant que nous faisions bombance en bord d’eau, sagement.

Quelques passages sous cascades finirent de mouiller les quelques godasses encore sèches. L’ambiance dans les bois et dans les chaumes des plateaux inspirèrent à tous quelques rêves, entre odeurs d’ail des ours et de chaleur sur l’humus.

Avant de rentrer s’aérer les chaussettes et l’esprit, nous détournâmes les bagnoles vers Pontarlier pour goûter au vivre en société. Après d’âpres négociations avec la horde de clients assoiffés de bière et de farniente, nous nous attablâmes à un troquet sympathique d’une rue piétonne. Nous trinquâmes de bière ou de glace au printemps, aux montagnes et à d’autres légèretés. Si mes souvenirs de compteur ne me font pas défaut, bien sûr.

Taillons le vif du sujet : la raclette du samedi soir. Le retour au chalet et l’ambiance de bois, de chaleur et de fromages. Peu de randonneurs savent résister à cet appel. Nous ne fûmes pas de ceux-ci, prîmes notre part et y revînmes.

Courte balade nocturne dans les Alliés pour trois du groupe. Mais Jean-François, Catherine et Pierre reprirent à leur compte le surfait adage « courageux mais pas téméraire ». Forcément après avoir fait le plus facile, la descente à l’église, ils firent demi-tour en montée raide, giboulées obligeant.

Dimanche

Le dimanche, nos roues nous menèrent en Suisse, pour l’assaut du Creux du Van, avec un esprit d’explorateur. Tout comme un bon tiers des habitants des cantons de Neuchâtel et Jura réunis. Malgré le coude-à-coude, les côtes à 40 ° et les enfants de huit ans surentraînés, nous conquîmes les premiers les bords du cirque du Van. À l’arrivée, une équipe de bouquetin dont on aurait juré qu’ils avaient toujours vu des humains, alors que nous étions vraisemblablement les premiers, nous fit une haie d’honneur. La vue du « Grand Canyon suisse » valait sans ambage la fatigue de nos mollets ! 730 mètres de dénivelés positif, une contemplation d’une bonne partie des Alpes dont la joyeuse mère Mont-Blanc et de nombreuses et variées gentianes : de quoi nous mettre en faim. Du point de vue du sommet Soliat sur la Suisse, le Rhône et les Alpes, nous mangeâmes nos frichtis respectifs, avec comme voisin un névé mourant.

Après une descente aussi raide que la montée et quelques informations sur faune, flore, géologie et histoire humaine du cirque glaciaire du Van, nous croisâmes le chemin du Chômeur : direction voitures. Cette randonnée fut le baptême du feu pour Aurélie qui s’en sortit parfaitement !

Un crochet par la cascade époustouflante du Saut du Doubs, alors en crue, nous fit prendre conscience de la fragilité de la condition humaine. Mais l’idée des crêpes du soir nous fit conserver nos sourires. Nous ramenâmes d’ailleurs une fiole d’absinthe à Jean-François qui avait préféré se préserver en haut, pour le consoler d’avoir raté cette merveille.

Et ce qui devait arriver prit réalité : des crêpes. Par dizaines et délicieuses, pour notre groupe sympa !

Lundi

Nous décidâmes de rentrer prématurément le lundi, nécessité du voyage obligeant. Aussi, un crochet par Besançon pour déposer Pierre et visiter une partie de la Citadelle Vauban de la ville nous donna l’uppercut final de ce très beau séjour.


Merci à Alain, Aurélie, Catherine, Jean-François, Catherine, Sophie et Pierre pour ces jolies journées !







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